Connaître la peur

La nature de la peur - Jiddu Krishnamurti

<< Chacun à peur de quelque chose, de la mort, de la solitude, de ne pas être aimé, de ne pas avoir de sécurité physique ou psychologique, il y a une multitudes de peurs.
Le cerveau peut il etre fondamentalement délivré de la peur ? 
La peur est épouvantable, elle obsucie le monde, nous devons aborder le principe du plaisir, les deux faces d'une meme médaille. 
La peur peut etre consciente ou inconsciente, observables, et d'autres profondéments enracinés.
Nous devons nous préocupper des deux, des peurs exterieures conscientes et d'autres cachées. 
Des peurs de ne pas possèder qqchose etc..
Commençons de l'exterieur vers l'interieur (du conscient vers l'inconscient), en prenant tout le mouvement de la peur.
Il est evident que physiquement il nous faut la sécurité (abri, vetements etc) pour l'ensemble de l'humanité. Elle est nécessaire au cerveau, il ne peut bien fonctionner que dans une sécurité totale, cette sécurité nous est refusée lorsqu'il y a division ( ex: les nations divisées en guerres ) 
L'esprit veut la sécurité et pourtant il fait tout pour la détruire, le facteur de sécurité comprend la question de l'emploi, de l'occupation. Si je perd mon emploi je prend peur, cet emploi dépend de la consommation, de la concurrence entre les pays, du marché etc...
Nous avons donc besoin de sécurité physique et nous faisons tout pour le détruire.
Pourtant la science à les moyens de nourrir les gens, d'etablir la paix, mais il ne le feront pas car ils sont conditionnés. 
Il y a la douleur physique, l'esprit à peur que la douleur revienne à nouveau, et aussi la peur de la réputation, de l'opinion publique.
L'esprit peut il créer la sécurité physique en tant qu'etre humain (pas en tant que français, arabe...) ?
La survie physique est possible lorsque les êtres humains se rassemblent pas en se divisant.
...
La peur physique de la mort est immense, elle doit être traitée différemment.
Peur interieures :
Il y a la peur de la dépendance ( dépend de ma femme, gourou, pretre...) j'ai peur de les perdre, je peux devenir violent, jaloux etc... 
La peur de la solitude : ayant peur de la solitude je me livre à toutes sortes d'activités névrotiques (je m'attache à un sauveur, un gourou, un pretre....)
Puis il y a la peur de ne pas être capable de réussir, de ne pas être (identification avec ...) Ex : Je m'identifie à mon pays et je trouve ça stupide alors je m'identifie à qqchose de plus grand : Dieu. 
Nous avons accepté la peur comme étant notre mode de vie et nous avons accéptés d'etre physiquement et psy effrayés. Nous devons approfondir cette question, la comprendre si totalement, qu'en quittant ce lieu, nous soyons débrassé de lapeur, je pense que cela peut etre fait mais l'on prete une complete attention a cette question, je suis certain qu'en explorant les causes de la peur et aussi en voyant comment l'examiner, comment y mettre fin, notre esprit qui a subi tant de douleur qui a vecu dans la souffrance, cet esprit peut etre totalement libéré de toute cette peur. 
La communication entre nous est essentielle. La peur revet tant d'aspect, physique, psychologique, et pour approfondir, il faut énormément de temps , mais je pense qu'on peut l'observer, la qualité de la peur, la peur générale, observer la nature, structure de la peur. Ne pas se perdre dans les détails de chaque peur.
Il y a donc la peur du temps, la peur du passé et du futur. et cette peur de la solitude de la mort, d'etre incapable, de ne pas etre qqun etc... 
Assurément la peur est un écart de ce qui est, le fait de fuir, d'esquiver, d'eviter la réalité de ce qui est, le mouvement de la fuite engendre la peur.
Se comparer à un autre par exemple et la comparaison à ce que l'on devrait etre.
Donc la peur est un mouvement à l'ecart de ce qui est, elle survient par comparaison.
Aucun des problèmes de la peur ne peut etre réglé par la volonté en se disant "je n'aurai pas peur" 
Comment l'esprit peut il etre délivré de la peur ?
Comment les peur cachées peuvent etre exposés ?
En analysant les causes est-ce que cela délivrera l'esprit de la peur ?
L'analyse implique celui qui analyse . Qui est celui qui analyse ? donc celui qui analyse est le censeur ? 
L'analyse implique le temps, l'analysant et l'analysé.
L'analysant endosse le rôle de censeur, et l'analyse prendra du temps, d'autres facteurs interviendront et feront changer l'analyse de direction. L'auteur de l'analyse est un fragment parmi beaucoup d'autres fragments qui s'assemblent pour former le 'moi', le 'je', l'égo. Il devient donc 'celui qui analyse' assumant l'autorité de ce dernier, et son analyse doit chaque fois être complète, sinon, à quoi bon analyser ? 

Donc l'analyse, qui implique temps et division, ne met pas fin à la peur. Pour voir cela, il faut avoir complètement écarté toute idée de changement progressif, car le facteur même de changement est  une des causes majeures de la peur.
Donc l'analyse n'est pas le bon moyen, Cela signifie que vous ne pensez plus en termes de celui qui analyse, qui va examiner, qui va analyser, qui va juger, qui va évaluer, et par conséquent votre esprit est libre d'un certain fardeau appelé analyse et il est donc capable de regarder directement. Et si l'analyse n'est pas la bonne voie et qu'elle est donc erronée, comment allez-vous regarder cette peur ? 
Comment allez-vous exposer toute la stucture, toutes les parties cachées de la peur ? Par les rêves ? Les rêves sont la poursuite des heures de veille, pendant le sommeil. C'est une continuation des heures de veille pendant le sommeil par les rêves cela fait encore partie du même mouvement. Alors les rêves ne valent rien. Voyez-vous c'est qu'on élimine les choses auxquelles on est habitué : l'analyse, les rêves, la volonté, le temps, de sorte que lors de cette élimination, l'esprit devient extraordinairement sensible. Et cette élimination a fait qu'il est devenu non seulement sensible, mais intelligent. Maintenant, usant de cette sensibilité et de cette intelligence, nous allons regarder la peur. 
Alors qu'est-ce que la peur ? comment survient-elle ?
La peur se relie toujours à quelque chose, elle n'existe pas par elle-même, mais par le lien qui relie quelque chose de permanent à autre chose d'également permanent. Il y a la peur que ce qui a eu lieu hier se reproduise demain, qu'il s'agisse d'une chose douloureuse ou autre chose, il y a toujours un point fixe d'où s'instaure ce lien. Donc, comme nous le disions, la peur n'existe que par rapport à autre chose, sinon il n'y a pas de peur, liée au passé - le souvenir de la douleur passée et le refus que cette douleur se répète demain, ou aujourd'hui - liée à quelque chose qui a eu lieu. 
Et qu'est-ce que la peur ?
Vous avez ressenti une douleur hier, c'est une évidence, vous l'avez ressentie, ou il y a un espoir pour demain qui pourrait ne pas se réaliser, il y a donc la peur d'hier, et la peur de demain. Comment cette peur survient-elle ? Hier j'ai ressenti une douleur et il y a son souvenir, et le désir qu'elle ne se reproduise pas demain. Comment la peur s'introduit-elle là-dedans ? Penser à la douleur d'hier, penser; le souvenir de la douleur d'hier projette la peur de demain, celle d'avoir de nouveau mal demain. La pensée engendre donc la peur, N'est-ce pas ? La pensée engendre la peur, cultive la peur, comme elle cultive aussi le plaisir, Pour comprendre la peur, il faut aussi comprendre le plaisir, car les deux choses sont liées; sans comprendre l'une, il est impossible de comprendre l'autre; ainsi on peut dire 'je ne veux que le plaisir et pas la peur', car la peur est l'autre face de la médaille qu'on appelle le plaisir. Ainsi, il y a eu du plaisir hier, sexuel ou autre, vous y pensez, l'image, vous ruminez le plaisir, c'est-à-dire, vous y pensez, et vous pourriez ne pas l'avoir demain, Donc la pensée génère la peur. 
Ainsi, la pensée entretient non seulement, le plaisir, elle nourrit aussi la peur, et la pensée s'est scindée en celui qui analyse et la chose à analyser, qui fait aussi partie de la pensée, Elle se joue donc des tours, d'où la question suivante : si la pensée est l'auteur de tout ceci - la pensée qui refuse d'examiner ce qui est caché, les peurs inconscientes, la pensée qui a séparé celui qui analyse de la chose à analyser, la pensée qui a introduit le temps comme moyen d'échapper à la peur mais qui entretient la peur et la pensée qui nourrit aussi le plaisir - le plaisir n'a rien avoir avec la joie, car la joie n'est pas le produit de la pensée, n'est pas le plaisir. 
Vous pouvez cultiver le plaisir, y penser sans fin et en retirer beaucoup de plaisir, mais ceci ne peut se faire avec la joie, Dès l'instant où vous le faites,la joie a disparue, elle est devenue une chose dont vous retirez du plaisir et que vous avez donc peur de perdre. Alors la pensée est donc responsable du plaisir, de la douleur, de la peur. De plus, la pensée a peur d'être dans une solitude totale. La pensée ayant déjà condamnée cela, elle invente donc une façon de fuir cette solitude au moyen de diverses formes de divertissements religieux, culturels ou autres, cette quête éternelle de dépendances toujours plus profondes et plus étendues. 
La pensée est donc responsable. 
Alors que faut-il faire ? 
Que faut-il faire quand on se rend compte que la pensée qui est une réponse de la mémoire à tout défi, mineur ou majeur, qui entretient à la fois le plaisir et la peur - ce sont là des faits, et non une invention de l'orateur, ou le produit d'une philosophie ou d'une théorie.
La pensée est là. vous ne pouvez la tuer, vous ne pouvez la détruire, vous ne pouvez pas dire 'eh bien, je vais l'oublier'. Vous ne pouvez y resister, si vous le faites, c'est là une autre forme de pensée. 
La pensée est la réponse de la mémoire, et cette mémoire vous est nécessaire pour fonctionner quotidiennement, pour aller au bureau, pour pouvoir parler, cette mémoire est l'entrepot de votre savoir technologique, vous avez donc absoluement besoin de la mémoire. Et vous voyez aussi comment la mémoire entretient la peur par la pensée : ayant eu du plaisir hier, à voir la beauté de ce merveilleux coucher de soleil, vous voulez que cette même experience se répète, soit par la prise d'une drogue, soit en retournant à cet endroit précis, pour revoir cette lumière exquise. Et quand cela n'a pas lieu, il y a peine, déception, frustration. Donc la pensée, vous avez besoin de la mémoire avec toute la pureté et la clarté de la pensée dans une certaine direction, technologiquement, pour fonctionner pour fonctionner quotidiennement, pour gagner sa vie et ainsi de suite. Et vous voyez également le fait que la pensée engendre aussi la peur. 
Alors que faut-il faire ? Que doit faire l'esprit ? 
Posez vous la question, ce n'est pas moi qui vous la pose. Si vous acceptez ma question, la question de l'orateur, ce n'est alors pas votre question. Soit c'est votre question, et ce devrait l'être après cet examen, soit ce ne l'est pas et vous êtes endormis. Si c'est la vôtre, alors comment allez-vous y répondre ? Comment répondrez-vous à cette question, après avoir parcouru les divers éléments de l'analyse, du temps, de la fuite, de la dépendance, et vu que tout mouvement à l'écart de 'ce qui est' est la peur, le mouvement lui-même étant la peur. 
Après avoir observé tout cela, en avoir vu toute la vérité, excluant toute opinion, tout jugement superficiel de votre part, quelle est votre réponse à la question suivante : la pensée doit fonctionner le plus efficacement, le plus sainement possible, et pourtant cette même pensée devient dangereuse parcequ'elle engendre la peur. Maintenant, avant de répondre à cette question, quel est l'état de l'esprit qui a parcouru tout ceci ? Vous comprenez ce que je veux dire ? Dans quel état de compréhension se trouve votre esprit, l'esprit qui a examiné tous ces divers aspects qui ont été exposés, qui ont été expliqués ou observés, quelle est à présent la qualité de votre esprit ? Car c'est en fonction de cette qualité que vous allez répondre, Si vous n'avez pas effectué le voyage, vous n'avez aucune réponse mais si vous l'avez vraiment effectué, pas à pas et approfondi tout ce dont nous avons discuté, alors votre esprit, vous allez le voir, est devenu extraordinairement intelligent, vivant, sensible, parcequ'il a rejeté tout le fardeau qu'il a accumulé. 
La question est alors celle-ci : comment observez-vous tout ce processus de penser ?  Y a-t-il un centre à partir duquel vous pensez ? Suivez bien tout ceci, s'il vous plaît. Le centre étant le censeur, celui qui juge, évalue, condamne, justifie - pensez-vous toujours à partir de ce centre ?  Ou bien il n'y a aucun centre d'où peut émaner la pensée, cependant vous pensez. N'est-ce pas ? Vous voyez la différence ? Est-ce trop ? - dites le moi, s'il vous plaît, Non ? Cela m'étonne - vous vous contentez d'écouter, je le crains. 
Voyez Messieurs, la pensée a créé un centre, le 'moi' : moi, mes opinions, mon pays, mon Dieu, mon expérience, ma maison, mon mobilier, ma femme, mes enfants, mon pays, vous savez, moi, moi, moi. Voilà le centre à partir duquel vous agissez, pensez. Ce centre divise, et du fait de ce centre et de cette division, il y a inévitablement conflit, c'est évident. Quand votre opinion s'oppose à l'opinion de quelqu'un d'autre, mon pays, votre pays et tout cela, c'est la division. Ce qui signifie que le centre est toujours en train de diviser. Et si vous pensez à partir de ce centre et observez la peur à partir de ce centre, vous êtes encore piégé par la peur, parce que ce centre s'est séparé de la chose qu'il a appelé la peur, et par conséquent il dit 'je doit m'en débarrasser', 'je dois l'analyser, je dois la surmonter, y résister', etc. Vous renforcez ainsi la peur. 
Alors, pouvez-vous - l'esprit peut-il regarder la peur, - ce que nous allons approfondir encore un peu plus - sans le centre ? Pouvez-vous regarder cette peur sans la nommer, car dès l'instant où vous dites 'la peur', c'est déjà du passé du fait que vous l'avez nommée, Vous suivez tout ceci ? Dès l'instant où vous nommez une chose, ne la divisez-vous pas ? Le blanc et le noir, le brun et le communiste - n'est-ce pas ? 
Cette division même est donc une forme de résistance, de conflit et de peur. La question consiste donc à observer sans ce centre et à ne pas nommer la chose appelée peur au moment où elle survient. Tout ceci demande une formidable discipline. Vous savez, le mot discipline signifie apprendre de quelqu'un; vous n'apprenez pas de l'orateur, vous apprenez de vous-même. Et il faut observer tout cela très attentivement, avec soin, c'est-à-dire, avec affection et attention, et l'esprit regarde alors sans la division du centre, à laquelle il s'était habitué . 
Par conséquent la peur prend fin, tant la peur cachée que la peur ouverte. Si vous n'avez pas fait cela ce soir, ne l'emportez pas chez vous pour y penser. La vérité est une chose qu'il faut voir immédiatement. Et pour voir quelque chose clairement et immédiatement, il faut y consacrer son coeur, son esprit et tout son être. >>

Jiddu Krishnamurti - Extrait tiré de la vidéo "Four Talks at San Diego State University" - "Talk Two"

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